- Chris Blackwell - Fondateur de Island Records (Courte biographie)


Chris Blackwell est né à Londres en 1937 d'un père irlandais et d'une mère issue d'une grande famille jamaïcaine, et il passe une bonne partie de son enfance en Jamaïque. Lors d'un séjour aux USA en 1959 il tombe amoureux du jazz et devient proche de Miles Davis.

De retour sur son île, il décide de fonder son propre label de disques, Island Records. En 1962, les bureaux en sont déplacés de Kingston à Londres où le marché semble s'ouvrir à la musique jamaïcaine. Le premier grand succès arrivera en 1964 avec la chanson "My boy lollipop" de Millie, une petite jamaïcaine de 15 ans, qui devient un tube mondial.

Tandis qu'il accompagne Millie à un show TV à Birmingham, Chris découvre un autre interprète de 15 ans, Steve Winwood, chanteur du Spencer Davis Group, qu'il signe immédiatement. Quand Winwood fondera son propre groupe Traffic en 1967, celui-ci deviendra le fer de lance du label, avec d'autres groupes britanniques comme Spooky Tooth, Free, etc. Et plus tard Cat Stevens, Procol Harum, Roxy Music (Island devenant distributeur de Chrysalis en GB).

Mais Blackwell continue bien sûr à se consacrer à la musique de Jamaïque, et en 1972 il réussit à persuader (avec l'aide de 4000 livres sterling paraît-il...) un Bob Marley encore peu connu à l'échelle mondiale d'enregistrer non plus des singles comme il en avait l'habitude, mais un album entier. Ce sera "Catch a Fire", premier fruit de leur collaboration qui se poursuivra jusqu'à la mort de Marley en 1981, et qui permettra au "message de Jah" de se répandre dans le monde entier !

En 1989 Island a été racheté par le consortium hollandais PolyGram. Blackwell, tout en gardant une supervision sur le label, a alors diversifié ses activités, créant notamment des hôtels et autres lieux de séjours paradisiaques en Floride et dans les Caraïbes. Il s'est aussi investi dans le cinéma (Nathalie Delon a longtemps été sa compagne), et dans l'internet. Mais il n'a évidemment pas abandonné la musique et le label a encore signé nombre d'artistes comme les Cranberries (pour la signature de U2, Blackwell souligne modestement qu'il n'en a pas été le décisionnaire !).

Intuitif et visionnaire, Chris Blackwell a mis ses grandes capacités d'homme d'affaires au service de la musique et il lui a beaucoup apporté d'abord parce qu'il l'aimait profondément. Il a aussi longtemps aimé partir sur la route avec ses artistes parce qu'il savait que c'était là que la musique vivait vraiment. On se souvient personnellement (non sans fierté) d'avoir en 1973 transporté dans notre vieille Deuche (2 CV) d'alors Steve Winwood et Chris Blackwell à travers Lyon (alors qu'un concert de Traffic venait d'y être annulé suite à l'interdiction de l'usage rock du Palais des Sports !). Ce qui tendrait à prouver que des milliardaires qui sont restés simples (et des génies de la musique pareil), ça peut exister, même si c'est plutôt rare !

SD

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